Relation texte/image dans la poésie grecque, latine et arabe entre l’Antiquité Tardive et le Moyen Âge

En mémoire de Chiara Frugoni

28-30 septembre 2022

Voir le site dédié ici.

Organisateurs du colloque : Gianfranco AGOSTI (Univ. Pisa), Doris BEHRENS-ABOUSEIF (Univ. Of London), Michele CUTINO (Univ. Strasbourg), Francesco STELLA (Univ. Siena)

Le colloque Versus ad picturas, organisé dans le cadre des recherches du groupe international GIRPAM sur la poésie grecque et latine dans l'Antiquité Tardive et au Moyen Âge et, plus précisément, dans le cadre des activités de la Chaire Gutenberg 2021 sur la poésie biblique, vise à contribuer à l'étude de la relation entre les images, expressions artistiques peintes sur les murs, les tissus, les vitraux ou les parchemins, et les vers qui les accompagnent matériellement ou idéalement, et qui sont désormais de plus en plus reconnus comme indispensables à la compréhension du contexte culturel et social d’où les images sont issues

Ces dernières années la tendance qui associe le mythique Quellenbuch de von Schlosser à l'iconologie de Panosky a stimulé des œuvres exploratoires de grande envergure tels que, pour la latinité antique tardive et médiévale, les deux volumes d'Arwed Arnulf Kunstliteratur in Antike und Mittelalter et Versus ad picturas, ainsi que, récemment, Il testo dell'immagine de Francesco Stella. En parallèle, pour le monde byzantin, il suffit de rappeler, outre le classique The Art of Byzantine Empire: Sources and Documents de Cyril Mango, les volumes de Sources for Byzantine Art History par Cambridge University Press et, en ce qui concerne la poésie, les œuvres de Gianfranco Agosti. D’autre part, dans le monde entier, l’iconotexte (théorisé par L. Louvel), en tant qu’expression multiforme et conjointe qui véhicule une unique signification, suscite un intérêt croissant. Notamment, les tituli poétiques sont de plus en plus considérés comme un témoignage incontournable pour comprendre la communication et la réception de ‘l'art’ dans une période riche d’un symbolisme entré dans l'imaginaire européen et dont la signification est à reconstruire par les modèles et les expressions des utilisateurs de l’époque. Des épigraphes et ekphraseis de l'Anthologia Graeca au Dittochaeon de Prudentius, du Tristicha de Rusticius Elpidius aux imposants apparats paratextuels des Bibles carolingiennes, des expérimentations de poésie visuelle d'Optatianus Porphyrius et de Venantius Fortunatus aux somptueux Carmina figurata de Raban Maur, des inscriptions narratives d’Ekkehard pour la cathédrale de Mayence jusqu'aux Bibliae pauperum, l’épigraphie iconologique, en toutes langues médiévales, ouvre une approche jusque-là presque inexplorée des rapports entre culture et art dans l'Antiquité Tardive et au Moyen Âge, qui pourrait aussi nous permettre de mieux comprendre les mécanismes de la relation actuelle entre le texte et l'image à l'ère d’un nouvel iconoclasme.