L'Alethia de Claudius Marius Victorius : texte critique, intertextualité biblique et problématiques littéraires et doctrinales

18-19 novembre 2024
Université de Strasbourg (salles 47, 37 et 125, Palais Universitaire)

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Organisateurs : Michele CUTINO & Isabella D’AURIA

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Claudius Marius Victorius, rhéteur marseillais du Ve siècle, est l’auteur de l’Alethia, paraphrase en hexamètres du récit de la Genèse, de la création du monde à la destruction de Sodome et Gomorrhe.

L’oeuvre, divisée en trois livres précédés d’une Precatio, nous est parvenue dans un seul manuscrit du IXe siècle, le Parisinus Latinus 7558. En utilisant les outils de la poésie classique et chrétienne et en même temps l’échafaudage doctrinal de l’exégèse biblique chrétienne, l’auteur produit un récit caractérisé par des expansions explicatives, des aperçus exégétiques, des ajouts et des commentaires qui dénotent l’originalité de l’invention poétique, tout en respectant le texte biblique. Les réécritures bibliques en vers, dont l’Alethia de Claudius Marius Victorius constitue un exemple original, ont longtemps souffert, comme toute la production poétique chrétienne en général, de l’incompréhension de la critique, suscitant enfin, à partir des années 1970, l’intérêt particulier des chercheurs, notamment en ce qui concerne le genre littéraire et le rapport que « classique » et le « chrétien » jouent dans cette production.

Au cours des deux dernières décennies en particulier, la critique sur l’Alethia a progressé considérablement grâce à des travaux monographiques (Martorelli 2008 ; Cutino 2009 ; Kuhn-Treichel 2016), des traductions complètes (Papini 2006 ; Kuhn-Treichel 2018) ou partielles, et des commentaires sur des livres individuels (D’Auria 2014) ou sur des parties de ceux-ci (Abosso diss. 2015) ; il reste cependant des aspects qui, à la lumière des études les plus récentes, méritent un nouvel examen critique : l’édition du texte (l’édition de Hovingh de 1960 pourrait être améliorée, également grâce aux notes critiques produites ultérieurement sur le texte), la datation de l’oeuvre (seul le terminus ante quem probable, le milieu du Ve siècle, est relativement certain), le public visé (à commencer par l’intentionnalité didactique programmatique), la version biblique utilisée (quelle Vetus Latina est le texte de référence, et dans quelle mesure la Vulgate est effectivement utilisée).

Non moins important est le contexte culturel dans lequel le texte a été produit et donc la relation de l’Alethia non seulement avec d’autres paraphrases bibliques de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, mais aussi, en général, avec la production contemporaine en langue latine. Les méthodes paraphrastiques utilisées par l’auteur, déjà étudiées dans plusieurs contributions, avec une référence particulière au rapport avec le texte sacré, mériteraient d’être approfondies par une approche comparative avec les méthodes de réécriture utilisées par d’autres auteurs. Le tissu culturel dense qui sous-tend le texte offre également toujours de nouveaux points de recherche concernant les sources utilisées par le poète dans sa réécriture de la Genèse ; de même, de nouvelles investigations rhétorico-formelles pourraient mettre encore plus en évidence les innovations lexicales et stylistiques de l’oeuvre de Victorius.

La rencontre se propose donc de faire le point sur le débat critique concernant l’Alethia à partir de différentes perspectives, en particulier en ce qui concerne les aspects qui ont été négligés jusqu’à présent, offrant ainsi une vue d’ensemble d’un auteur intéressant et singulier de l’Antiquité tardive.


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